Foire aux questions

Est-ce que l’hypnose est naturelle?

Foire aux questions (FAQ)Absolument! Il semblerait même que chacun de nous expérimente cet état de conscience “hypnotique” plusieurs fois par jour et qu’il puisse être utile et nécessaire au maintien de notre équilibre mental. Bien que l’étymologie du mot “hypnose” évoque une forme de sommeil, il est plutôt un état entre le sommeil et l’éveil qui fait partie de notre quotidien. Je peux vous rassurer d’ailleurs que vous expérimentez cet état au moins 2 fois par jour: juste avant de vous endormir et juste avant de vous réveiller (cet état s’appelle en fait l’état “hypnagogique”).

En toute probabilité, vous expérimentez cet état beaucoup bien plus souvent. Si souvent qu’Erickson l’a appelé «common everyday trance», ce qui veut dire une transe commune quotidienne, légère, qui apparaît lorsque vous vous évadez du présent ou êtes “dans la lune”. Cela arrive parfois quand vous êtes absorbé dans un roman ou un film à la télévision ou quand vous conduisez ou marchez (et vous n’arrivez à votre destination avec aucun souvenir du chemin parcouru. Vous pouvez observer cet état dans des rituels et des cérémonies de certaines cultures dites «primitives» ainsi que quand quelqu’un fait quelque chose de spectaculaire lors d’un moment de grand stress. C’est un état d’être normal et propre au règne vivant. Même des animaux peuvent expérimenter une sorte d’hypnose.

La seule différence entre ces “transes communes quotidiennes” et l’hypnose thérapeutique est que le thérapeute va chercher à induire cet état exprès par un langage bien spécifique afin d’atteindre un objectif préalablement défini par le thérapeute et la personne. Cette utilisation de mots, ou “induction” remonte longtemps avant l’invention du mot “hypnose” par James Braid en 1841. Sigmund Freud parlait justement de cette origine ancienne de l’hypnose, qui était perçue dans l’antiquité comme une sorte de pratique magique, dans la citation suivante, « Au commencement des temps, les mots et la magie étaient une seule et même chose ».

J’ai entendu dire que certaines personnes ne peuvent pas être hypnotisée…est-ce vrai?

La notion que certaines personnes ne peuvent pas être hypnotisées remonte au temps d’utilisation de l’hypnose classique ou traditionnelle. En effet, ces méthodes ne marchent que sur environ 10% de la population. C’est pourquoi les hypnotiseurs de spectacle sélectionnent soigneusement leurs sujets avant leur spectacle avec des tests bien spécifiques. Mais ce mythe reste tenace ! Quelques échelles de la capacité d’être hypnotisé ont été développées au fil du temps, mais si vous avez lu la rubrique précédente vous savez que tout le monde connaît l’état hypnotique (ou états modifiés de conscience) naturellement et quotidiennement! Donc la réponse est que tout le monde peut être hypnotisé si c’est leur intention d’être hypnotisé et l’approche de l’hypnothérapeute est bien adaptée à la situation. Il y a aussi le mythe qu’il faut être un état de transe profonde pour assurer l’efficacité de l’intervention thérapeutique. Ce n’est pas le cas. Les changements peuvent avoir lieu, quel que soit la profondeur de transe : légère, moyenne ou profonde !

Milton Erickson avait longtemps travaillé pour éliminer ce mythe. Il est vrai que certaines personnes ont besoin de plus de temps pour atteindre le bon niveau de transe, mais dans la vaste majorité des cas, il ne faut pas plus de 20 minutes pour accéder à un état suffisamment modifié pour parvenir à des fins thérapeutiques. Comme pour toute autre compétence, la capacité d’atteindre un état hypnotique peut être développée. Certaines personnes arrivent à faire de l’hypnose (une facilité à développer les phénomènes hypnotiques) dès le départ ; d’autres ont besoin de quelques séances ou de s’entrainer un peu en faisant de l’autohypnose. Et souvent, les gens ont du mal à reconnaître qu’ils ont été dans un état hypnotique quand en fait, c’était bien le cas !

Est-ce que je vais perdre le contrôle en hypnose ?

Non! Vous allez en gagner. Comment est-ce possible? Si vous considérez que notre esprit conscient représente seulement 10% de nos capacités cérébrales, cela veut dire que le 90% qui restent font partie de notre inconsciente. L’hypnose vous donne la clé à cette “plus grande partie” de vous où sont logées toutes vos ressources sans les limites et les blocages habituels de votre esprit conscient.

Pendant une séance d’hypnose, vous êtes dans un état modifié de conscience donc vous restez bien conscient de tout ce qui se passe. Vous travaillez en collaboration étroite avec un thérapeute qui ne sert que de guide.

Est-ce qu’un hypnothérapeute peut me faire faire ou dire quelque chose contre ma volonté?

Soyez rassuré. Encore une fois, la réponse est « non ». Quelle que soit la profondeur de la transe, vous pouvez être certain qu’il y a toujours une partie de vous qui veillera et qui vous protègera contre toute action qui serait une atteinte à votre intégrité, qu’elle soit mentale ou physique. Des études ont été soigneusement menées par des chercheurs pour démontrer ce fait. Même dans un état modifié de conscience, un être humain ne fera pas quelque chose contre ses valeurs, et en cas de danger, il reviendra rapidement dans son état « normal » pour y faire face. La nature protectrice de notre inconscient ne peut pas être sous-estimée et vous donnera une sorte de « police d’assurance » pour garantir que vous ne faites que les changements pour lesquels vous êtes prêt.

Est-ce possible de ne pas se réveiller?

Sans exception, tout le monde peut revenir à un état d’éveil si besoin est. Et même s’il n’y a aucune urgence, il convient de se rappeler que l’hypnose est un état fragile entre l’éveil et le sommeil. Une personne en transe, même très profonde, peut se réveiller naturellement et sans aucune intervention au bout d’une vingtaine de minutes. Ou s’endormir !

Est-ce que je vais me souvenir de tout ce qui s’est passé?

Dans la plupart des cas, les gens se souviennent de toute la séance. En fait, beaucoup de personnes ne savent même pas qu’ils ont été dans un état modifié de conscience. Il est vrai que certaines parties d’une séance peuvent s’effacer spontanément un peu comme un rêve. Cela peut d’ailleurs s’avérer utile pour la démarche thérapeutique. Encore une fois, notre inconscient nous protège en nous empêchant d’interférer dans le travail accompli.

Les effets sont-ils durables?

Définitivement ! Mais comme tout, il est important d’entretenir et renforcer les changements que vous avez mis en marche. Votre esprit inconscient et votre esprit conscient doivent travailler ensemble au quotidien pour les intégrer et les faire évoluer. Parfois, dans des situations plus difficiles, il est normal d’expérimenter quelques récidives, mais il convient de garder en tête que cela fait partie du processus de changement. Vous pouvez être sûre que la graine du changement est bien en vous. Comme avec n’importe quelle capacité nouvelle, il suffit de la laisser « germer » dans des situations différentes.

Est-ce que l’hypnose marche pour les enfants ou les adolescents?

Absolument. Comme dit Lynda Hudson, une hypnothérapeute anglaise spécialisée dans le traitement d’enfants, «Les enfants sont généralement très réceptifs à l’hypnothérapie, et normalement ils ont moins d’idées reçues que les adultes puisque très peu (surtout les plus jeunes) n’ont ni vu ni entendu l’hypnose de spectacle.» Les enfants ont l’habitude d’utiliser leur imagination au quotidien, et pour cette raison, ils sont très réceptifs aux métaphores et aux « histoires qui guérissent »de l’hypnose.
Les adolescents sont aussi très réceptifs à l’hypnose bien qu’ils soient plus proches aux limitations conscientes des adultes. Ils sont souvent très soulagés de savoir qu’ils ont un « allié intérieur » (leur inconscient) et qui leur donne accès à un vaste réservoir de ressources internes.

Existe-t-il de contre-indications à l’hypnose?

Si vous avez lu la première question sur l’hypnose ou les états modifiés de conscience, vous avez compris que cela fait partie de notre quotidien.
Néanmoins, parce que l’hypnose traditionnelle peut avoir un effet « dissociant » sur la personne, elle n’est pas adaptée dans le cas de certains troubles de la personnalité et maladies mentales dans lesquels il y a déjà une forme de dissociation de la réalité. Parmi ceux-ci, notons la personnalité borderline, la psychose et la schizophrénie.